On en sait plus sur la vie et la mort des regrettés dodos

Plusieurs centaines d’années après leur disparition, ces oiseaux fascinent encore les chercheurs.
dimanche 19 novembre 2017
par  Marie-José Turquin
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Frederick William Frohawk’s restoration from Walter Rothschild’s 1907 book Extinct Birds | Frederick William Frohawk via Wikimédia CC License by

Quand le dodo, cet animal ressemblant autant à l’oiseau qu’à la poule et vivant à l’île Maurice, a-t-il été aperçu pour la dernière fois ? Cette question est l’objet d’une interminable polémique. Certains affirment qu’il s’agit de 1662, d’autres de 1681, mais tous s’accordent à dire qu’il a complètement disparu avant le début du XVIIIe siècle. Depuis, étant donné la rareté de l’animal, beaucoup ont cru qu’il n’était qu’un mythe et les chercheurs ont bien eu du mal à retracer son histoire.
Mais aujourd’hui, raconte la BBC, des scientifiques de l’université de Cape Town, en Afrique du Sud, ont révélé de nouvelles informations. L’équipe de Delphine Angst a pu accéder aux ossements de vingt-deux dodos conservés dans des musées, notamment français. « En utilisant l’histologie des os pour la première fois, nous avons réussi à constater que cet oiseau se reproduisait à une certaine période de l’année et muait juste après ça », a-t-elle expliqué à la BBC. JPEG - 53.6 ko
En effet, la structure des os étudiés montre que les dodos se reproduisaient, couvaient leurs œufs et grandissaient dans la foulée autour du mois d’août. « Cela leur aurait donné un avantage pour survivre quand les cyclones frappaient l’île entre novembre et mars et entraînaient une pénurie de nourriture. Néanmoins, les oiseaux avaient certainement besoin de plusieurs années pour atteindre la maturité sexuelle, probablement parce que les oiseaux adultes n’avaient pas de prédateurs naturels. » De plus, les os ont permis de confirmer certaines informations livrées par les marins de l’époque sur la couleur de leur plumage et la perte de ce dernier après la période d’accouplement. « Le dodo était un oiseau marron et gris, et pendant la mue, il avait un plumage duveteux et noir », précise Delphine Angst.
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AGNÈS ANGST Reconstruction of the dodo : Much of what we know from paintings is inaccurate

La chercheuse a également précisé quelques détails sur la disparition des dodos. Bien sûr, la chasse menée par l’homme quand il est arrivé sur l’île a sûrement été le facteur le plus important. Mais les singes, les cochons et les rats qu’ils ont amenés avec eux a accentué ce terrible phénomène. En effet, les œufs de dodos étaient posés sur le sol... ce qui les rendait vulnérables à ces autres visiteurs d’un autre monde.